TÉLÉCOMMUNICATIONS - Télécommunications audiovisuelles

TÉLÉCOMMUNICATIONS - Télécommunications audiovisuelles
TÉLÉCOMMUNICATIONS - Télécommunications audiovisuelles

Si le téléphone n’est pas considéré aujourd’hui comme étant du domaine audiovisuel, ce ne fut pas le cas dans le passé, ce ne le sera pas davantage demain. En effet, les caractéristiques techniques du service de la communication téléphonique sont loin de celles que l’on accorde aujourd’hui au domaine audiovisuel. Pourtant, immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, la bande passante du signal audiofréquence était la même quel que fût le moyen de restitution employé: poste téléphonique, récepteur radiophonique ou phonographe. Faut-il rappeler que le téléphone fut, au départ, conçu pour l’audition des concerts? L’apparition presque simultanée de la télévision et du disque microsillon, au milieu du XXe siècle, a progressivement conduit le grand public à rechercher une meilleure fidélité de reproduction, que le réseau de téléphone n’avait pas à fournir, compte tenu de sa nature et notamment du coût de ses équipements de commutation. L’amplification de l’audience qu’apportèrent la télévision et le disque aux gens de cinéma et du spectacle fit que leurs règles juridiques de production se sont naturellement retrouvées sur les médias de masse que représentaient la télévision et le disque. Ainsi, en même temps que les réseaux audiovisuels se développaient, ils trouvaient une organisation propre, Télédiffusion de France (T.D.F. – issue de l’ancienne O.R.T.F., Office de radiodiffusion-télévision française, par la loi du 7 août 1974), distincte de celles des Télécommunications. Mais ces deux organisations se sont rejointes: T.D.F. est devenue, en 1987, une société anonyme, filiale de France Télécom. Il est en effet devenu difficile de distinguer deux réseaux – celui de la télédiffusion (radio, télévision, etc.) et celui des télécommunications (télex, téléphone, téléinformatique, télétextes – dont vidéotex, téléécriture –, télécopie et télétex). Tous deux peuvent transmettre des messages issus des mêmes banques de données vers les mêmes terminaux.

De plus, on a assisté à une évolution des équipements de production d’images télévisées, qui s’est effectuée depuis le marché professionnel vers celui du grand public (magnétoscope et lecteur de vidéodisques). Parallèlement, la mise en place d’artères de télécommunications à large bande permet la sélection d’un document audiovisuel sur un réseau de télécommunications.

Les progrès de la microélectronique et l’apparition de nouveaux composants optiques ou de visualisation ont modifié les données industrielles du développement. Ainsi, la durée de vie des autocommutateurs téléphoniques à relais était de trente et quarante ans, celle des centraux électroniques devient inférieure à dix années, voire moins. Cela a offert l’occasion d’introduire des services plus évolués (Transpac, R.N.I.S., etc.), dans lesquels l’audiovisuel se taille une place de plus en plus large.

Les utilisateurs ont également exprimé de nouveaux besoins, que les télécommunications ont été à même de satisfaire, par exemple pour éviter des déplacements. Joindre au meilleur coût plus de monde, plus loin, plus vite, plus efficacement et avec tout le confort nécessaire est un peu la charte des responsables des organisations des télécommunications sur toute la planète. Des segmentations de produits sont apparues selon les milieux professionnels, institutionnels ou grand public, et l’habitude généralement prise devant l’écran de télévision a suscité des aptitudes à son utilisation dans d’autres domaines que celui de l’information, de la culture et des loisirs.

Cependant, l’impact de ces nouveautés sur la société n’est pas forcément celui qu’on pouvait imaginer au départ, car les moyens techniques de communication influencent le comportement des usagers. Le lieu et l’année d’introduction des services audiovisuels en télécommunications sont de grande importance, car ils ne sont pas neutres les uns vis-à-vis des autres, et leur développement peut être fort variable selon le niveau d’acceptabilité des utilisateurs. De la même manière, une réussite dans un pays donné peut être un désastre dans un autre, et l’ordre des priorités doit également tenir compte de l’aptitude des pays étrangers à accepter ces services. On comprendra toute l’importance de produits souples, modulaires, mis en œuvre dans des expériences pilotes suffisamment étendues pour ne pas masquer les problèmes de diversité de catégories d’usagers.

Les services par l’écrit sur écran cathodique ou télétextes (vidéotex, Télétel, téléécriture et Antiope-services), ou par l’écrit sur papier (télécopie et télétex) peuvent être transmis sur les réseaux existants de télécommunications et/ou de télédiffusion.

En revanche, d’autres services par l’image animée (visiophone, vidéotransmission, télédistribution) nécessitent un réseau de transmission spécifique.

Ainsi, en France, au début des années 1990, on comptait plus de six millions de terminaux pour le vidéotex (Minitels) et plus de un million pour la télécopie, alors qu’il n’existait avant 1980 que quelques liaisons expérimentales de vidéoconférences par visiophones entre Paris, Lannion, Rennes, Lyon, Nantes, des liaisons occasionnelles de vidéotransmission et aucun véritable réseau de télédistribution.

1. Les services par l’écrit

Dans cette catégorie, les télécommunications proposent le télex, complémentaire de la parole, dont le coût n’a pas permis d’autre usage que la communication d’affaires ou l’utilisation collective par le télégramme. La parole restait ainsi un moyen d’échange privilégié. Mais le développement des nouvelles technologies a suscité la réalisation d’équipements nouveaux à caractère grand public et, a fortiori, professionnel, pour assurer un développement de la communication écrite à une très large échelle.

Selon le cas, les services par l’écrit apparaissent sur le papier ou sur un écran de tube cathodique. Il n’est pas, en effet, indispensable de tout enregistrer sur papier selon l’utilisation faite du message; inversement, disposer de la faculté de reproduire instantanément l’information présentée sur un écran devient de plus en plus nécessaire.

La transmission de l’écrit s’effectue vers un ensemble d’appareils compatibles, dont l’interconnexion à distance peut se faire directement ou à travers un ordinateur de stockage. Selon le cas, on pourra ainsi soit établir une communication en temps réel ou en temps différé, en lecture seule ou en lecture/écriture. Les outils que sont les terminaux de télétextes et de télécopie constituent, avec les banques de données, la base de nombreux services aux applications variées telles que consultations, transactions, courrier électronique, bureautique (automatisation des opérations de bureau par l’informatique), applications toutes nécessaires à une meilleure gestion et à une information plus large.

Les écrits sur écran cathodique ou télétextes: le vidéotex Télétel, la téléécriture et Antiope-services

La caractéristique de base du télétexte consiste à transmettre et à présenter sur un écran de tube cathodique – ou sur un écran plat – des informations alphanumériques colorées ou non, incluses dans une grille de 24 ou 25 rangées de 40 colonnes; celles-ci peuvent être accompagnées de motifs semi-graphiques, de dessins graphiques en mode vecteur, ou encore d’images de qualité photographique.

Dans chacun des systèmes, on associe un écran de tube cathodique à une mémoire numérique dans laquelle on a placé une information sélectionnée dans une banque de données; l’image (texte ou dessin synthétique) est générée à partir de cette mémoire locale, lue 25 fois par seconde pour moduler le spot du tube cathodique. La banque de données est connectée à un réseau de télédiffusion et/ou de télécommunication, ou encore située localement sur un support adéquat (magnétophone, unité de disque magnétique, vidéodisque, par exemple).

Selon le cas, on disposera d’une mémoire d’images complète, ou d’une mémoire d’images transposée, permettant de reconstituer l’image synthétique à l’aide d’un générateur de signes. En effet, bien que le coût des mémoires décroisse rapidement, il n’est pas encore envisagé de doter tous les terminaux d’une mémoire, qui serait de l’ordre de 3 millions de signes binaires, nécessaires pour former une image complète de télévision en couleurs ou pour transmettre une photo; de plus, le temps de chargement d’une telle mémoire et le coût de transmission resteraient prohibitifs, sans un effort particulier de traitement et de compression de l’information. Cette voie peut, en revanche, se révéler intéressante dans le cas de la vidéoconférence, avec l’apparition de réseaux à large bande.

Aussi, dans des réseaux à faible débit de transmission, il est préférable de mettre en œuvre des mémoires de taille réduite à 16 000 bits, associées à un générateur de signes, ou de 500 000 bits pour le système en mode vecteur. Dans le second cas, on pourra également utiliser le générateur de signes pour inscrire la forme alphanumérique dans la mémoire d’images.

Le premier dispositif (mémoire de 16 000 bits), qui correspond au système Antiope (acquisition numérique et télévisualisation d’images organisées en pages d’écriture), est à la base des services Télétel , sur le réseau téléphonique général ou sur le réseau numérique à intégration de services (R.N.I.S.), ou Antiope-services , sur le réseau de télédiffusion: dans ce dernier cas, on diffuse des informations en temps réel pour lesquelles les temps d’accès sont de quelques secondes, informations dites «hot-line», selon l’expression anglo-saxone, car elles sont à durée de vie faible mais intéressent beaucoup de personnes à la fois. Par exemple, Antiope diffuse les cours de la Bourse, les résultats sportifs, des informations sur la circulation routière, etc. Au contraire, Télétel diffuse des informations en temps différé intéressant un petit nombre de personnes à la fois, et avec des temps d’accès du même ordre de grandeur.

Antiope, avec une mémoire de 500 000 bits, correspond à la télé-écriture qui, contrairement aux versions précédentes, non sonorisées, peut être couplée à la parole et permet de visualiser des documents, notamment dans le cas des téléconférences audiographiques où les participants s’entendent mais ne se voient pas. La téléécriture est transmise le plus souvent sur le réseau de télécommunications, mais peut également passer sur le réseau de télédiffusion (télédessin ).

Lorsque le terminal est utilisé en tant que dispositif de téléécriture, il convient de rajouter au dispositif de vidéotex un coupleur et sa tablette. Dans ce dernier cas, la mémoire d’images doit être portée à la taille d’environ un demi-mégabit. On notera, tout particulièrement, les potentialités d’un tel terminal sur le plan de ses capacités de traitement, puisque, utilisé notamment en vidéotex seul (version Télétel transmise sur le réseau de télécommunications), il peut stocker jusqu’à 32 pages en local ou, par exemple, 4 pages d’écrits et 28 pages correspondant soit à des programmes, soit à des sons pour une durée de 15 secondes environ. Bien entendu, la pleine utilisation de ce terminal n’a été rendue possible que grâce à la numérisation du réseau téléphonique, de telle manière que le temps de chargement de cette mémoire soit convenable. Les débits potentiels sur les réseaux de télédiffusion, jusqu’à 4 millions de bits par seconde (4 Mb/s), permettaient déjà d’envisager des utilisations dans des délais plus courts. En effet, le canal de télévision peut s’organiser en multiplexant des données à l’image, c’est-à-dire en insérant sur une ligne de télévision de 64 microsecondes 256 points utiles, lumineux ou non, correspondant aux deux états logiques binaires. Lorsque les 625 lignes du signal de télévision sont toutes utilisées, on aboutit ainsi au débit de 4 mégabits (Mb/s) par seconde (256/64 練 10 size=16).

S’agissant des applications de tels dispositifs, il convient de signaler en premier lieu, en matière de télécommunications avec Télétel, c’est-à-dire avec un terminal Minitel, les consultations de banques d’informations, les transactions (réservations de places ou paiements par cartes de crédit), la transmission de messages électroniques, etc. La téléécriture permet, en plus, l’utilisation simultanée de l’image et du son, de terminal à terminal, par l’intermédiaire du réseau Numéris, pour des services comme la téléconférence audiographique.

Dans tous les cas, la trace écrite peut être restituée sur papier par recopie sur télécopieur grand public.

Les écrits sur papier: la télécopie et le télétex

L’équipement de télécopie permet à la fois la recopie locale (texte ou dessin) et la transmission à distance d’un document de format normalisé, transmission effectuée sur le réseau téléphonique commuté le plus souvent (le fac-similé de presse pouvant, par exemple, être transmis sur le réseau de télédiffusion). Deux grandes catégories d’appareils sont reconnues selon les techniques employées pour la transmission: lorsqu’on exploite des signaux analogiques, on obtient des temps de transmission de l’ordre de six ou trois minutes, conformément aux groupes 1 et 2 du Comité consultatif international télégraphique et téléphonique (C.C.I.T.T.). Lorsque les signaux de transmission sont numériques, on obtient des temps de transmission de l’ordre de la minute, ou moins, selon que l’on emprunte le réseau téléphonique ou des réseaux de téléinformatique : groupes 3 et 4 du même Comité. Du point de vue de l’exploitation, le groupe 2 a été inauguré en France, en novembre 1978, sous le nom de Téléfax. Les télécopieurs analogiques disparaissent dans les pays développés. Les équipements numériques sont employés pour des utilisations professionnelles et privées.

Les télécopieurs analogiques comportent un dispositif d’analyse optique qui se déplace en trois ou six minutes le long d’une génératrice d’un cylindre sur lequel est enroulé le document à transmettre. La télécopie sort en demi-teintes: on peut donc transmettre des photos (cf. figure, a).

Les télécopieurs numériques comportent un dispositif d’analyse par barrette de photodiodes ou de cellules à transfert de charges (cf. figure, b). L’avance du moteur du dispositif d’analyse n’est commandée que lorsque la réception des signaux est correcte, ou après demande de répétition par le récepteur si besoin est. La vitesse maximale d’analyse en pas à pas du document normalisé est de l’ordre de quelques secondes. Si le réseau permet l’écoulement du débit d’information correspondant à 64 kilobits par seconde, on obtiendra une vitesse de transmission de l’ordre d’une dizaine de secondes. En cas d’utilisation du réseau téléphonique général (9 400 bits par seconde au maximum), on obtient des temps variables, de l’ordre de la minute: en effet, le numérique permet de ne transmettre que les informations utiles; un document vierge sera transmis très vite, un document chargé, plus lentement. De leur côté, les systèmes analogiques ont des temps de transmission fixes, quel que soit le contenu du document.

Il est devenu possible de transmettre des demi-teintes (des photos, par exemple) sur les télécopieurs numériques. Les potentialités du télécopieur numérique comprennent la photocopie de documents, la transmission sur le réseau général, la recopie de télétextes transmis sur réseaux de télédiffusion et/ou de télécommunications (vidéotex et téléécriture): on constate le champ élargi des domaines dans lesquels cet équipement a trouvé sa place. Parmi les questions qui président à son développement figure la valeur juridique que l’on peut reconnaître à ce type d’écrit. Le Comité consultatif international télégraphique et téléphonique a défini un service dit de télétex (écrit sur papier) différent des télétextes (écrits sur écran de tube cathodique) qui permet d’interconnecter des machines à écrire de type particulier avec des dispositifs d’émission-réception de documents à distance et avec des mémoires d’archivage. Ces machines à écrire doivent tout à la fois assurer des fonctions de composition dite assistée (cadrage, typographie, corrections automatiques) de documents, de transmission automatique de courrier électronique, d’archivage et de recherche de documents dans les banques de données; ce service est exploité sur le réseau de télécommunications.

La mise en réseau des équipements nécessaires à ces fonctions est à la base de la bureautique, qui a apporté aux tâches de secrétariat et de courrier ce que l’informatique avait apporté, à partir des années 1960, aux tâches de gestion de l’entreprise. Cette activité a connu un très rapide développement dans les années 1980, car l’usage des réseaux téléinformatique (réseaux de connexion des ordinateurs et des terminaux à distance) permet de s’affranchir du problème de localisation des équipements et de leurs utilisateurs. On peut alors couvrir par un réseau unique d’informations – qui peut être international – l’ensemble des sites d’une même entreprise avec accès immédiat.

2. Les services par l’image animée

Le visiophone

L’utilisation d’un réseau avec commutations de circuits bilatéraux à bandes passantes élevées comme pour l’image animée sera la prochaine étape, dès que le coût de cette transmission bénéficiera des avantages des réseaux à large capacité pour la mise en œuvre du visiophone (téléphone permettant aux correspondants de se voir).

L’image animée peut convenir dans les services entre groupes d’utilisateurs, car ils réclament des débits importants pour transmettre l’information nécessaire.

Dans le cas de transmissions bilatérales et symétriques, on peut aménager des studios de vidéoconférences en utilisant, par exemple, un ensemble de visiophones ou de téléviseurs avec caméras de prises de vues individuelles. La commutation des équipements se fait de manière automatique sur le participant qui intervient dans la conférence. Une vue d’ensemble permet également de mieux se situer au regard du groupe distant. Des équipements annexes, comme la télécopie, la téléécriture ou la téléphotographie en temps réel, permettent d’améliorer les échanges.

Divers réseaux de vidéoconférences ont été mis en place à des fins expérimentales et commerciales; un tel réseau couvre une partie de la France depuis le début des années 1990. Cependant, ce type de service trouvera son véritable développement lorsque les coûts de transmission deviendront indépendants de la distance grâce aux informations transmises par les satellites de télécommunications vers de petites antennes (quelques stations par ville, associées ou non à des réseaux de distribution par fibres optiques). En parallèle, d’importants efforts sont concentrés sur la réduction du débit à transmettre en ligne grâce à la sophistication de l’électronique dans la mise au point des terminaux. Ainsi, l’utilisation des signaux numériques appliqués à l’image de télévision en couleurs devrait permettre une réduction de débit à 8 mégabits par seconde pour une communication bilatérale, là où la télévision en couleurs demande, sans codage, plus de 120 mégabits par seconde, de manière unilatérale (nécessaire à la formation et au synchronisme des images télévisées). Le visiophone individuel était généralement utilisé avec un débit numérique de 2 mégabits par seconde (canal TN1 de la trame numérique). Divers procédés de compression ont ramené ce débit au-dessous du mégabit, ce qui a permis de toucher quelques milliers de clients en France.

La vidéotransmission

Pour son introduction, la vidéotransmission a été utilisée à des fins professionnelles en faisant appel aux techniques de production et de restitution de la télévision classique. À cette fin, des expériences ont été conduites en France, en associant une distribution unilatérale d’une image de télévision animée et sonorisée en direct avec une voie de retour téléphonique. La réception est réalisée par projection de l’image sur un grand écran, de telle sorte qu’un groupe puisse participer et intervenir sur l’émission grâce à la voie de retour. Compte tenu de la nécessité de préparer une séance, l’établissement des liaisons peut être programmé et établi le plus souvent à la main (commutation manuelle): on ne demande donc pas de dispositif de commutation à large bande sophistiqué. Du point de vue de la transmission, on peut utiliser soit des liaisons point à point des télécommunications (par câbles ou par faisceaux hertziens), soit des émetteurs de télévision à terre ou embarqués sur des satellites. Dans ce dernier cas, il convient de chiffrer et de brouiller les images et les sons, de telle manière que la discrétion de la communication reste assurée. Seuls sont susceptibles de restituer le message en clair ceux qui disposent de la clé d’accès au service.

Les services d’images animées (visiophone, vidéotransmission) sont tributaires des nouveaux réseaux de distribution, car ils nécessitent des circuits de transmission à large bande passante que le réseau général de télécommunications ne peut offrir sans généralisation des fibres optiques.

La télédistribution

La télédistribution consiste à installer, dans les zones urbaines, un réseau local à grand nombre de canaux de télévision. Ces canaux n’étant pas utilisés aux seules fins de programmes télévisés peuvent également convenir pour des vidéotransmissions ou des vidéoconférences, pour autant que des voies dites de retour aient été aménagées. Les problèmes juridiques posés par la production locale de programmes n’ont pas permis de voir le développement de tels réseaux avant 1980. De plus, un décret datant de septembre 1977 indique que les réseaux de télédistribution peuvent être construits à partir d’antennes communautaires de réception télévisuelle. La rentabilité de l’exploitation des applications de télédistribution se basant sur les technologies existantes n’a également pas pu être démontrée.

3. Incidences sur les réseaux et les institutions

Une étape: la télématique

Le développement des communications passe par une plus large interpénétration des techniques des télécommunications et de l’informatique. Un terme nouveau, issu par contradiction des deux précédents, a consacré cette nécessité: la télématique , terme né du rapport Nora-Minc sur l’informatisation de la société. Il ne s’agit plus seulement de réaliser un service complet comme le téléphone ou le télex, dans lesquels un organisme unique détient l’ensemble des moyens pour assurer les services téléphoniques ou télégraphiques, mais d’offrir les moyens et le service correspondant capables de permettre le développement de nouvelles applications issues des techniques informatiques et des réseaux. La télématique recouvre donc la téléinformatique et tous les services par l’écrit ou l’écran transmis sur les réseaux des télécommunications.

Au réseau téléphonique «ancien», qui assurait la fonction commutation de circuits, on a progressivement substitué un ou plusieurs réseaux multiservices numériques (cf. TÉLÉCOMMUNICATIONS - La révolution numérique).

Une autre évolution marquée par les vidéotransmissions montre également l’intérêt d’une liaison mixte dissymétrique que l’on peut aussi rencontrer en téléinformatique lorsqu’on demande un transfert de fichier. C’est pourquoi il est intéressant de noter comment évoluent les réseaux de télédiffusion vers la télématique. Au système actuel, où l’image est générée 25 fois par seconde sur tout l’ensemble du réseau, on substitue un dispositif à mémoire d’images qui joue le rôle d’une mémoire tampon à partir duquel l’image est régénérée en local 25 fois par seconde, alors que le canal de transmission voit son débit limité, car seules sont transmises les informations relatives aux modifications de l’image. Un dispositif d’accès permet d’aiguiller l’information vers la mémoire aux instants favorables. Il ne reste plus qu’à partager le canal entre un grand nombre de sources différentes d’informations pour assurer la connexion d’un même terminal à de nombreuses applications, pas nécessairement compatibles les unes avec les autres, le mode d’emploi étant retransmis lors du début des échanges.

Quelle évolution pour demain?

Le champ du possible en matière de télécommunications audiovisuelles est des plus ouverts: divers scénarios ont été dégagés en fonction du niveau technique, du niveau économique et social, et du niveau juridique des nations. C’est ainsi qu’on parle du «scénario vidéomatique», où chacun pourrait, au-delà de la visiophonie, créer ou recevoir toute séquence d’images animées contenue dans des banques d’images. La pression industrielle sera grande pour développer les produits de la technologie, mais des phénomènes régulateurs viendront jouer un rôle modérateur. Parmi ceux-ci, on note le caractère international des communications, qui va en faveur d’une normalisation des interfaces et procédures de communication, le poids des institutions en place qui évolueront lentement, compte tenu du rôle économique, social et politique qu’elles peuvent jouer, l’impact des services sur le développement des valeurs de civilisation dont la langue est l’élément fondamental.

Si donc il n’est pas aisé de dire comment évolueront les télécommunications audiovisuelles, on peut sans crainte imaginer qu’elles seront, plus que par le passé, conçues et façonnées par les diverses catégories sociales impliquées par leur utilisation. Dans le monde en compétition actuel, les choix ne sont pas libres et dépendent d’une politique globale dans laquelle les télécommunications ne sont pas les seules en considération: les investissements coûteux de ces développements nécessitent des sacrifices ailleurs; aussi doivent-ils correspondre à des besoins vitaux que révélera la société de l’information de demain.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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